Après La Terre des Prêtres, Yves le Febvre poursuit son "cycle de romans bretons", qui restera inachevé. Il n'en écrira que le second volume, Clauda Jégou, paysan de l'Arrée, publié d'abord en feuilleton en 1929, puis en volume en 1936. Les deux ouvrages, écrits par un témoin privilégié, sont de la même veine. S'ils réagissent contre une vision trop idyllique de la Bretagne, ils expriment aussi la philosophie à la fois pessimiste et idéaliste de leur auteur. Comme La terre des Prêtres, ce roman présente une "Bretagne tragique". Il raconte la sombre histoire d'une famille qui s 'entredéchire et s'entretue. Dans ce drame de la terre, d'une âpreté parfois insoutenable, se heurtent avec brutalité les appétits violents de quelques personnages dévorés de cupidité et de haine. Ce sont encore des âmes rudes, "pétries par les forces obscures de la race", que nous peint, avec une grande sobriété, le romancier.